dimanche 31 juillet 2011

A la Gloire de mon Père...

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                    Christopher Deloor, « l'artiste prince »
          tombé dans le manga tout petit

 C'est par les dessins animés que Christopher Deloor est venu aux mangas. Pourquoi pas écrire une BD, un jour?    

      En langage d'initiés, Christopher Deloor est un mangaka. Autrement dit un dessinateur de mangas. Avec un penchant fort marqué pour les jeunes (et jolies) filles. Ce Carvinois de 27 ans aux airs d'éternel ado expose son travail sensible et original à la médiathèque d'Hénin, et déteste parler de lui. Raté !

      PAR HERVÉ NAUDOT (henin@info-artois.fr)

      Dans ses yeux, une lueur d'inquiétude accompagne cette question : « Ce sera pas un grand article, hein ? ».  Ben si, quand même ! Un grand timide, ce Christopher Deloor. Qui redoute d'être pris en photo, ne se trouve décidément « pas beau », et se demande encore pourquoi diable l'on daigne s'intéresser à sa personne.

      D'habitude solitaire avec ses crayons, ou confortablement dissimulé derrière un blog, le jeune homme se voit pour la première fois sur le devant d'une petite scène. Et ça le stresse. Mais là n'est pas le plus important.

      Ce qui compte, c'est ce qu'il dessine, celui que son père, pourtant pudique et peu démonstratif, a appelé un jour « l'artiste prince ». Un compliment dont il se souvient avec fierté, ce qui, pourtant, n'est pas vraiment le genre de la maison. Au départ, comme tout le monde, il a crayonné à l'école. C'est par les dessins animés japonais du Club Dorothée, que sa passion du manga est née.

      Personnage fétiche


      La plupart du temps, au fil de son imaginaire, ce sont des jeunes filles genre Sailor Moon qui apparaissent comme par enchantement. Au feutre, au crayon. En couleurs ou en noir et blanc. Blondes, rousses, ou avec les cheveux violets, toutes plutôt jeunes et jolies.
    « Sailor Moon, c'est mon personnage fétiche, observe Christopher. Sans doute le personnage qui m'a le plus inspiré et que j'ai le plus dessiné. Un ange, que j'aime car elle défend l'ordre et la justice. »
      Les femmes, décidément. De son sac, il sort un dessin de celle qu'il nomme « sa muse ». 
C'est une carvinoise dont il était fou amoureux, ado. « C'est plutôt d'elle dont vous devriez parler, glisse-t-il, admiratif. On s'est rencontré au centre Effel, à Carvin. Elle chante, elle écrit, j'aimerais vraiment que ça marche pour elle. » 
     Que cherche-t-il à dire dans ses dessins ? Question délicate. Il hésite. Puis lâche : 
     « il y a une grande part de féminité en moi, et elle se retrouve dans mes dessins. »

      Ce qu'il aime par dessus tout, c'est s'approprier des personnages. ceux de Vanyda, une illustratrice lilloise dont il aime s'inspirer.

     « Pour moi, un dessin ne vient jamais purement de mon imaginaire. Je m'inspire de ce que je vois ailleurs ... »
        Christopher Deloor, dont c'est la première exposition, a déjà connu de petites gloires médiatiques. Depuis une dizaine d'années, ses dessins sont régulièrement publiés dans les courriers des lecteurs des revues spécialisées (Anime Land , pour les fans de mangas), mais aussi Le journal de Mickey (« j'en rêvais, et ça m'est arrivé à 22 ans »), ou, tout récemment encore, dans Phosphore

        Écrire une BD ? Bien sûr, ça le botterait. Même si, pour lui,     « l'histoire n'est qu'accessoire. Ce qui m'intéresse, c'est le graphisme. » •

      Exposition de Christopher Deloor, à voir jusqu'au 30 avril, de 14 h à 18 h, au sous-sol de la médiathèque. Blog : http://christopherdeloor.skyrock.com

Stephane